Hé oui, aujourd'hui, pas de couture, pas de broderie, ou autre bidouille, je vais vous parler d'une de mes lubies, la généalogie.
Pendant les fêtes, j'ai remis le nez dans les archives départementales, à la recherche des ancêtres de mes enfants.
Quand on fait de la généalogie, on s'attache à certains de nos ascendants, souvent ceux qui nous donnent un peu de mal pour les retrouver, alors on se plaît à imaginer leur vie.
Les ancêtres de mon mari, sont presque tous des vendéens, mais il y a quelques temps j'ai trouvé un grand père qui était creusois. Son nom de famille avait été complètement transformé sûrement en raison des différents accents. Il s'appelait Pierre Ginier, et il est décédé sous le nom de Juny.
Je me suis attachée à cet homme et j'ai essayé d'imaginer son histoire, j'ai essayé de mettre des mots sur ce que j'avais pu imaginer, ou deviner à travers les différents actes que j'ai trouvé
C'est de la pure fiction, mais j'aime me faire mes petits films
C'est long je sais que certains n'iront pas jusqu'au bout, mais c'est aussi une de mes petites lubies.......
Un peu avant 1782 ,début septembre, à Saint Séverin, un petit village de
la Creuse, un groupe d’une douzaine d’hommes, se préparent pour un long périple. Ils ont préparé leurs bagages qui sont très sommaires, une simple
besace et leurs outils, scie, hache, lime, chaîne, passe partout ….
Ils ont tout mis en ordre avant le départ, afin que ceux qui restent, soient à l’abri du besoin, les récoltes sont faites, le foin engrangé, le bois est dans le bûcher.
Pour certains le départ est un peu difficile,
car ils viennent juste d’épouser leur fiancée, et ils savent que le petit viendra pendant qu’ils seront loin.
Parmi, eux se trouve Pierre Ginier, fils de Damien Ginier et de Berthe Foussadier. Sa mère est morte en 1760 quatre ans, après sa naissance, et son père alors âgé de 45 ans c’est remarié avec
Marguerite Brelicaux en 1762. Il a, alors, environ 29 ans, et il part avec les autres pour la Vendée, il est aussi accompagné de Jean son neveu. Ils ne
reviendront que pour le printemps. Ils sont scieurs de long.
Et les voilà, en route, ils voyagent en groupe car c’est plus sûr. Ils dorment dans les écuries, et les granges, ils font en moyenne 40 Km par jours. Ils ont plus de 400kms à parcourir ….
Ils arrivèrent vers Saint Georges de Montaigu, le groupe qui devait travailler dans cette ville, n’était sûrement pas logé par l’employeur. Ils se sont donc installés à l’extérieur de la
ville dans une petite baraque, non loin du chantier.
Le travail était dur, car c’est l’hiver. Certaines nuits, il y a des tours de garde pour tenir le feu allumé, afin qu’ils ne meurent pas de froid.
Pierre, à sympathisé avec Barthélemy Durand, ancien charpentier de Lyon, qui aide sa belle mère Jeanne Brosseau à tenir, l’auberge, (après le décès de Mathurin Pavageau, son époux).C’est un lieu, dans lequel, notre creusois aime prendre un repas.
Mais cette amitié est de courte durée, car Barthelemy décède fin février 1783, laissant sa femme Marie Anne Pavageau seule, avec deux enfants en bas âge, la veuve est séduisante et a du bien, Pierre, décide de l’épouser.
Et le 10 octobre 1783, Pierre épousa Marie Anne. C’est à la veille d’un terrible hiver, qui se prolongea jusqu’en avril, il neigea abondamment et il y eu des gelées terribles, une épidémie de pneumonie, sévit ,alors, dans l’ouest, faisant beaucoup de morts.
Jean était resté pour le mariage de son oncle , (il signe l'acte de mariage),il fit sûrement une deuxième saison en Vendée avant de rentrer en Creuse, car nous ne trouvons plus de trace de lui, après 1783.
Pierre exerça encore son métier de charpentier, puis devint aubergiste.
En juillet, 1789 les vendéens apprirent qu’il y avait la révolution à Paris. Puis le 21 janvier 1793, que Louis XVI et Marie Antoinette, avait été guillotinés. Et c’est le soulèvement en Vendée…
En 1799, Napoléon dirige la France, et deviendra en 1804 l’empereur des Français, Napoléon 1er.
Marie Anne décéda, le 27 mai 1814, à l’age de 62 ans, elle aura eu 12 grossesses, et seulement 6 de ses enfants auront survécus. .
C’est à cette époque que Louis XVIII, fut couronné Roi de France, puis en 1824 ce fut le tour de Charles X. Ainsi Pierre, qui était né sous le règne de Louis XV, connu 5 rois et est devenu le Citoyen Ginier, ou plutot Juny sous la révolution Française !!!
Pierre s’est remarié avec Mathurine Bazureau, à laquelle, en 1821, il fit donation de l’usufruit de tous ses biens ( je n'ai toujours pas trouvé l'acte de mariage, mais j'ai
l'acte de donation)
Notre creusois, s’éteindra le premier février 1829, à l’âge de 73 ans , entouré de ses trois enfants, Pierre, Marie Anne, et Véronique, à Saint Georges de Montaigu.
Il n’est jamais retourné dans le petit village de Saint Séverin....
voilà, c'était l'histoire de Pierre Ginier, je n'ai remonté cette branche creusoise que sur deux générations, la Creuse est trop loin, et hélas les archives de ce département ne sont pas encore en ligne.
Merci d'avoir été au bout de cet article, je vous souhaite un bon week end !