Ohé, Ohé, aujourd'hui, pas de tricot, de couture, de broderie, il ne sera question que de généalogie
Je vous disais dans cet article que j'avais remis le nez dans les
registres paroissiaux, voici donc une partie de mon travail de cet été .
En faisant son arbre on croise des ancêtres, qui nous intriguent, qui nous donnent envie de mieux les connaître, alors on creuse, on cherche, on imagine…. comme je l'avais fait pour ce grand père !
C’est ainsi qu’en faisant l’arbre de mes enfants j’ai rencontré Marie Joseph Anciaux, une arrière arrière …….. grand-mère d’origine belge, qui s’est mariée et a vécut en Vendée
Je me suis attachée à cette jeune femme belge et je me suis mise à imaginer sa vie.
Ce post est long mais c'est une de mes petites lubies
J'ai essayé de reconstituer sa vie, bon il y a des moments je laisse mon imagination créer l'histoire, mais j'ai pu reconstituer sa vie grâce aux actes, aux recensements et autres écrits
Alors, voici l'histoire de Marie Joseph..........
Alors, que Paris se remet juste du coup d’état de Bonaparte, et que la guerre de Vendée prend fin,
Pierre Dubé voit le jour le 18 octobre 1799 à Saint Prouant, un petit village de Vendée. Il est le fils de Pierre Dubé et de Charlotte Maudet, tous deux simples bordiers. Il est
le deuxième enfant sur une fratrie de 3, et le premier garçon. (j’avoue que je n’ai pas trouvé d’autres enfants dans les registres mais il est possible qu’ils
soient plus nombreux)
En 1821, Pierre a la malchance de tirer le mauvais numéro, et sa famille n’ayant pas d’argent pour lui permettre
d’avoir un remplaçant, il part pour un service militaire de 6 ans.
Il entre comme sapeur au 2ème Bataillon du 60ème régiment d’infanterie de ligne à Givet dans les Ardennes, bien loin de sa
Vendée natale.
Au cours de l'été caniculaire de 1803, Marie Joséphine Anciaux, nait à Weillen, petit village belge de la
province de Namur. . Elle est l’aînée d’une fratrie de 5. Elle est la fille d’Adrien Anciaux, qui est jardinier au château de Weillen et de Marie Joseph Polet.
Les frères et sœurs Anciaux sont entrés en France pour trouver du travail, Marie Joseph est entrée en France le 30 avril
1826.
Peu de temps après, son chemin croise celui d'un jeune soldat, avec un drôle d’accent, Pierre, Dubé. C'est une jeune fille
brune, avec les yeux noirs, et bien faite de sa personne (description sur le laisser-passer). Pierre tombe rapidement sous le charme, et les choses en
entraînant une autre, au mois de juillet 1826, Marie Joseph est enceinte.
Pierre aurait pu l’abandonner, ne pas reconnaître l’enfant. Une fois rentré en Vendée, cette affaire aurait vite été
oubliée, il n’avait même pas besoin d’en parler. Mais non, il y tient à sa jeune belge, il décide de reconnaître Joséphine qui naît le 13 avril 1827, chez la mère de grand Gilet au
numéro 4 du fort Rome.
Peu de temps après le mois d’octobre il apprend que son père est décédé le 13 octobre 1827. Il est loin de chez lui,
et ne peut assister à l’enterrement mais la présence de sa fiancée et de son bébé lui permettent de se projeter dans l’avenir…
Son service militaire terminé il rentre en Vendée, suivi par Marie Joseph et son bébé. Elle traverse la France avec son
bébé de moins d'un an, en diligence ou en charrette, . Comme ils ne sont pas riches, le voyage n’est pas en première classe ,loin de là, et donc le confort est très rudimentaire. Le périple
sur les routes cahoteuses est très long plus d’une dizaine de jours. Durant ce long périple la jeune mère imagine sa nouvelle vie, le village , sa nouvelle
famille.........
Marie Joseph arrive enfin dans le petit village de Vendée, Saint Prouant Son accent belge, contraste avec celui des
villageois qui parlent avec l'accent vendéen mais aussi le patois.
Elle n’est pas très bien accueillie, on dit d’elle a un troisième œil au milieu du front, Les gens parlent……
Pierre qui revient des Ardennes avec un enfant, et une femme... …en plus une étrangère !!!
Elle trouve refuge en attendant le mariage dans la communauté protestante, ( les
grands-parents de Pierre étaient protestants )
Le mariage a lieu, le 10 mars 1828, ils restent dans le village de Saint Prouant, Marie Joseph, réussit peu a peu a
se faire accepter, ils ont 8 enfants mais seuls 7 survivent..
Vers 1841, toute la famille s’installe dans le village de Réaumur, ¨Pierre y trouve du travail comme cantonnier.
Dans les années 1846, ils s’installent à Montournais dans le village de la Dubétterie, où Pierre est toujours
cantonnier
Comme cela se fait beaucoup à cette époques,,Joséphine, leur aînée ( notre arrière grand-
mère) et Victoire,12 ans sont restées à Réaumur, car elles sont placées comme domestiques chez les Morand, pour l’ainée, et chez les Bluteau pour la cadette, ce sont des
cultivateurs qui vivent au bourg. Mais elles reviendront ensuite vivre chez leur parents à Montournais .
Un matin, vers la fin février 1851, alors que la famille Dubé est en pleins préparatifs du mariage de Joséphine avec Joseph
Loiseau, le facteur toque à la porte. C’est un événement, le courrier est rare, C’est une lettre de Rosalie, la plus jeune des sœurs de Marie Joseph. qui vit à Guignicourt dans
les Ardennes.
Henriette la cadette., entourée de toute la famille ouvre la lettre et la lit : Rosalie écrit que leur père est
décédé le 28 juin 1844. qu’elle leur a écrit plusieurs fois sans que les lettres parviennent en Vendée. Elle leur décrit donc les derniers jours d’Adrien Anciaux, qui mourut à l’age
de 68 ans, c’est une lettre très émouvante.
Rosalie écrit aussi qu’elle est inquiète car sans nouvelles de Séraphie leur sœur, qui est partie se placer à Paris.(
Hélas les Dubé ne savaient rien et je n’ai pas retrouvé sa trace.)
Ensuite, Pierre et Marie Joseph, tiennent ensemble une petite auberge Au Pont Auger près de
Montournais, c’est un petit hameau au bord de la route, juste à la sortie du village, leurs enfants se marient les uns après les autres, les petits enfants naissent et c’est à l’âge
de 74 ans que Pierre décéde, le 20 octobre 1873.
Marie Joseph, tient toujours l’auberge mais elle vit avec sa petite fille Florentine, Gourmaud , qu’Henriette sa
dernière fille a placé chez elle pour l’aider.
Mais avec l’âge, il était plus difficile de continuer, son fils Pierre âgé de 50 ans qui est resté
célibataire, s’installe avec elle. Mais après le mois de juin 1886 (dernier recensement où elle apparaît) la santé de Marie Joseph, décline
beaucoup alors Henriette sa cadette décide de la prendre avec eux.
Et, c’est chez sa fille que Marie Joseph s’éteignit, à l’âge de 83 ans le 12 novembre 1886 .
Je ne pense pas qu’elle revit ses frères et sœurs, ni qu’elle retourna en Belgique.
Voilà c’est la vie toute simple de Marie Joseph, je remercie Raymond A., (avec qui nous cousinons,
par Henriette la fille cadette des Dubé ,) qui par la magie du net et par la passion de généalogie à pris contact avec moi,. Et qui a eu la grande gentillesse et générosité de m'envoyer une
copie du laisser- passer, et d’une lettre qui ont appartenus à Marie Joseph, et de me raconter des annecdotes familiales.
Je 'n ai hélas pas remonté la branche belge, mais je ne désespère pas un jour...
Je vous souhaite une bonne soirée
Edit du 13 /09/2010
Pour répondre a la question qui m'a été posée plusieurs fois
Le bordier , est le terme que l’on utilisait pour désigner des agriculteurs qui
exploitaient une petite métairie inférieure à 10 hectares, en général ils ont une petite maison, de une ou deux pieces pour vivre, ils devaient une rente annuelle à leur propriétaire on utilisait
aussi dans certaines régions aussi le mot Closier, ou Laboureur
.